L’immobilier paie le lourd tribut du Covid
Si l’heure est à l’optimisme pour les managements des deux principales sociétés cotées du secteur (Addoha et Alliances), il ne peut pas cacher l’ampleur de l’impact de la crise sur les comptes annuels. Les réalisations du 4e trimestre 2020 sont négatives.
La baisse d’activité a, aussi bien pour Addoha que pour Alliances, été brutale sous l’effet de la pandémie du Covid. Ainsi, le chiffre d’affaires du dernier quart de l’année a fondu de plus de 65% passant de 3,5 milliards de DH à fin décembre 2019 à 1,2 milliard de DH à fin décembre 2020 pour Addoha.
La baisse d’activité a, aussi bien pour Addoha que pour Alliances, été brutale sous l’effet de la pandémie du Covid. Ainsi, le chiffre d’affaires du dernier quart de l’année a fondu de plus de 65% passant de 3,5 milliards de DH à fin décembre 2019 à 1,2 milliard de DH à fin décembre 2020 pour Addoha. La baisse du chiffre d’affaires est plus contenue même si elle reste importante pour Alliances. L’activité du groupe s’est ainsi réduite de 38% à près de 1,3 milliard de DH
La baisse du chiffre d’affaires est plus contenue même si elle reste importante pour Alliances. L’activité du groupe s’est ainsi réduite de 38% à près de 1,3 milliard de DH. Il dépasse ainsi pour la première fois de son histoire Addoha en termes de chiffre d’affaires. Ces chutes d’activité sont justifiées par des décalages de production suite à l’arrêt des chantiers et à la baisse des ventes de produits finis induits par la crise du Covid.
En dépit d’une amélioration au cours du 4e trimestre, les préventes des deux promoteurs sont en retrait. Elles se situent autour de 7.194 unités (-13% sur un an) pour Addoha et 2.177 unités (-20% sur un an) pour ADI. Ceci étant, les deux groupes constatent une progression des préventes au cours du 4e trimestre (+11% pour ADI et +2% Addoha).
Cette hausse s’explique dans le cas d’Addoha par la contribution des préventes réalisées en Afrique de l’Ouest. Elles ont connu une hausse de 77% par rapport au 4e trimestre 2019. Mieux, les projets dans les pays de l’Afrique de l’Ouest ont contribué à hauteur de 29% aux préventes du groupe. Ces préventes en unités ont connu une hausse de 48% en 2020 par rapport à 2019 à 2.065 unités. En valeur, la hausse est de 74%.
L’Afrique de l’Ouest est un véritable relais de croissance pour Addoha qui assure avoir sécurisé à date un chiffre d’affaires en Afrique de l’Ouest de près de 1,6 milliard de DH, totalement lancé à la production. «Ces préventes seront constatées en chiffre d’affaires sur les 24 prochains mois», précise-t-on au sein d’Addoha.
Parallèlement, la production a été globalement freinée. ADI a ainsi réduit sa production annuelle de 3% à 2.788 unités réalisées en 2020. Cependant, «le groupe a maintenu un niveau de production lui permettant d’avancer sur les projets déjà lancés», assure-t-on auprès d’ADI qui a réalisé au 4e trimestre 1.155 unités.
Côté rentabilité, Addoha anticipe déjà un «fort impact» de la baisse du chiffre d’affaires consolidé, combinée aux provisions pour risques et charges constatés dans une vision anticipative et prudente, le résultat net consolidé de l’exercice 2020. Les bénéfices d’ADI devraient aussi être affectés mais le management écarte toute perte pour 2020. Il met en avant une nouvelle organisation, une politique d’optimisation des charges et le lancement de nouveaux projets. En dépit de l’ampleur des conséquences de la pandémie, les promoteurs maintiennent leurs investissements fonciers. ADI a acquis pour 440 millions de DH de foncier alors qu’Addoha, qui mise vraisemblablement sur l’Afrique, a concrétisé l’acquisition de 2 nouveaux terrains à Abidjan pour une surface totale de 32 hectares et une consistance de près de 5.000 unités économiques.
L’endettement reste maîtrisé
La situation économique difficile induite par la crise sanitaire a imposé aux deux promoteurs de veiller à la maîtrise de leur coût et leur endettement. Addoha a réussi à maîtriser son BFR et respecter son plan de désendettement. Ainsi sa dette a été réduite de 400 millions de DH à fin décembre 2020 pour se fixer à 4,8 milliards de DH. Même constat pour ADI qui, malgré une légère hausse de 294 millions de DH de sa dette par rapport à fin 2019 suite au lancement d’un nouveau projet, affiche un endettement net maîtrisé.
Moulay Ahmed BELGHITI