La crise sanitaire, une opportunité pour les start-ups
«Nous définissons la start-up comme étant technologique et ayant un business modèle qui se démarque par rapport à l’existant avec une possibilité d’expansion régionale voire internationale», explique Lamia Benmakhlouf, DG du Technopark de Casablanca (Ph. L’Economiste)
Après les femmes, c’est au tour des start-ups de célébrer leur journée, le 11 mars. L’occasion aussi de mettre en avant leurs incubateurs. En effet, l’histoire de la start-up au Maroc est intimement liée à celle du Technopark, leader dans l’accompagnement et le développement d’un bon nombre de jeunes pousses.
A ce jour, plus de 1.200 entreprises ont vu le jour au Technopark, dont la majorité (800) à Casablanca. Leur taux de réussite, après 2 ans d’incubation, est de 88%. Cette performance est atteinte grâce à l’écosystème Technopark, constitué de plusieurs institutions et organisations œuvrant à offrir du financement, du mentorat, de la formation, de la facilitation à l’accès au marché et aux compétences…
Près de 2.500 salariés
Le Technopark en tant que facilitateur, connecte les startups, selon leurs besoins, aux structures d’accompagnement et s’assure de l’efficacité des mesures de soutien. «C’est la proximité vis-à-vis de nos entreprises et la qualité de notre accompagnement qui nous a permis jusque-là de réussir notre mission», explique Lamia Benmakhlouf, DG du Technopark de Casablanca.
Résultat: un réseau permanent de 350 startups (tous sites confondus), un taux d’occupation de 100%, un turnover annuel de 30%, un chiffre d’affaires annuel cumulé de 900 millions de DH … Casa-Technopark abrite aujourd’hui en permanence 280 start-ups et PME, près de 2.500 salariés d’une moyenne d’âge inférieure à 30 ans. «Le Technopark a su se positionner sur l’échiquier économique et social marocain et jouit, aujourd’hui, d’une aura au niveau national et régional», affirme la DG du Technopark.
Le Technopark, qui soufflera en décembre prochain sa 20e bougie, a fait des petits. Aujourd’hui, son offre s’étend à Rabat, Tanger et Agadir. Depuis quelques années, un nombre important d’incubateurs a vu le jour calquant le modèle Technopark (mentorat, location d’espaces à coût réduit, domiciliation…).
La crise sanitaire n’a pas été un frein aux activités du Technopark. Bien au contraire, car ces startups opèrent majoritairement dans le digital avec une composante innovante qui leur a permis de transformer les contraintes de la Covid en opportunités. D’ailleurs, le Technopark a continué à attirer des start-ups technologiques même en cette période de crise sanitaire. «Sur les quatre sites, nous avons accueilli plus de 120 nouvelles startups durant l’année 2020, dont une cinquantaine lancée en période de confinement», témoigne la DG du Technopark.
Révolution numérique et
accélérateur de développement
«Avec cette pandémie, nous assistons à une révolution numérique et une prise de conscience générale que le digital est un vrai levier et accélérateur du développement économique et social», poursuit Benmakhlouf. Selon elle, les startups marocaines ont fait preuve de résilience et d’ingéniosité, elles ont été capables d’apporter des solutions urgentes pour répondre aux besoins de la conjoncture: cours à distance, e-commerce, services publics digitalisés, e-santé… Une opportunité est donc née de cette pandémie.
Qu’est-ce qu’une start-up?
Être une startup n’est pas une question d’âge, ni de taille, ni encore de secteur d’activité. Au Maroc, il n’y a pas de définition unanime de la startup, mais ce qui est principalement retenu c’est le caractère innovant et la scalabilité (ou adaptabilité). Être une start-up ,c’est apporter de la valeur à des clients avec un produit ou un service. Donc, la conception d’un business modèle qui, une fois qu’il fonctionne, peut être réalisé à plus grande échelle, dans d’autres lieux, ou être fait par d’autres (exemple: Uber, Airbnb…). Les 4 caractéristiques qui définissent une start-up sont:
● Une forte croissance potentielle
● L’utilisation d’une technologie nouvelle
● Un besoin d’un financement massif, les fameuses levées de fonds
● Positionnement sur un marché nouveau dont le risque est difficile à évaluer.
Aziza EL AFFAS